lundi 9 avril 2018

LA CHAIR CHAUDE DE LEURS MOTS




                                    



TRUFFE ET MACHIN

Emile Cucherousset, illustrations de Camille Jourdy
En librairie le 18 janvier


© Camille Jourdy
Hélas, les idées lumineuses sont parfois farouches ! Les deux autres histoires sont du même acabit, inventives et drôles à souhait. Les artistes du quotidien savent s’y prendre pour tenter une combinaison loufoque du réel et de la poésie. Les illustrations croquignolettes sont signées Camille Jourdy.
Fabienne Jacob, Livres Hebdo

Imagination et rebondissements alternent dans cette quête originale, portée par une belle vivacité du texte recourant à un large vocabulaire, fait suffisamment rare pour être souligné. (…) "Attraper son ombre" et "Chercher ses dents" sont tout aussi enthousiasmants par l'exigence des mots qui se rient d'eux-mêmes tout en déroulant suspense et fantaisie. Les trois histoires d'Emile Cucherousset sont illustrées tout en finesse par Camille Jourdy. (…)"Truffe et Machin" est un excellent petit roman, plein de bonnes surprises pour ses héros animaux dont on suit les extravagances sympathiques avec bonheur. Un très beau texte, demandant sans doute un petit effort de lecture au lecteur mais le récompensant bien au-delà. En vignettes ou en pleines pages, les délicates illustrations apportent un joli brin d'humour et de joyeuses couleurs dans les pages.
Lucie Cauwe, Lucie & co


© Camille Jourdy

Truffe et Machin plonge le lecteur dans un univers où malice et tendresse se disputent la vedette. Deux frères lapins s’entendent à merveille pour faire toutes les bêtises qui leur passent par les moustaches, comme attraper de folle idées au vol et leurs ombres dans une boîte… Ici, chaque journée se savoure comme un plat expérimental autant que délicieux, les relations «humaines» se déclinent au gré de situations rocambolesques, les dialogues jouent à saute-mouton avec les pensées. Quant aux images de Camille Jourdy, elles se savourent comme des friandises colorées, et tout particulièrement ses décors, qui enchantent ce petit monde poétique et loufoque.
Sylvie Neeman, Le temps

« Retrouver l’idée perdue » est la première des histoires de Truffe et Machin, qui en compte trois. Entre jeux d’enfants et idées saugrenues, Emile Cucherousset nous fait découvrir avec un style vif et plein d’humour le petit monde de deux lapins jamais bien loin de leur maman et de leur terrier. Un univers tout en douceur et en couleurs que les illustrations de Camille Jourdy complètent à merveille, faisant partie intégrante des histoires. On se laisse emporter dans ces petits bouts de vie plein de fantaisie et de bonheur. Une première lecture sans doute plus exigeante que les autres, mais qui ravira les amateurs d’histoires tendres et colorées.
Bob et Jean-Michel
© Camille Jourdy
Truffe et Machin est une histoire d’aventures qui séduira petits et grands. Grâce aux illustrations mignonnes, les deux petits sont attendrissants car ils sont pleins d’innocence. Tenaillés par la faim (Machin a toujours faim…), la curiosité du monde, le jeu et les bêtises, Truffe et Machin sont semblables aux enfants occupés à jouer et à accueillir le monde à bras le corps.
L’univers de Truffe et Machin est fait d’amitié, d’amour et de tendresse car malgré les aventures éprouvantes du jour, les deux petits savent retrouver le chemin de la maison où les attendent une bonne nourriture appétissante et les caresses de maman lapine.
Une très belle découverte. A lire sans modération.
Le monde de Tran

Quelle générosité recèle Truffe et Machin ! Le texte de son auteur allie en effet une inventivité littéraire d’une rare qualité à de nombreuses situations comiques. Emile Cucherousset amplifie l’imagination de son lecteur grâce à Truffe et Machin. Quant au charme des illustrations de Camille Jourdy, il est impossible d’y résister car elles sont d’une finesse et d’une luminosité parfaites (…) Truffe et Machin est un trésor pour les yeux et pour l’esprit. C’est drôle, vif, on en redemande.
Gaëlle Farre, Page des libraires

Je n'ai pas résisté longtemps à l'humour de ces pages et à l'écriture toute en finesse d'Emile Cucherousset ! Truffe et Machin sont deux frères lapins facétieux et un brin naïfs. Ils se posent des challenges auxquels ils croient dur comme fer : partir à la recherche d'une idée lumineuse, capturer son ombre et chercher leurs dents perdues dans la précédente aventure. Ce qui fait indéniablement le charme de ce récit, ce sont les dialogues à la limite de l'absurde et les situations saugrenues. Les illustrations avec des bulles de Camille Jourdy sont pleines de fraîcheur et de couleurs. Ça sent bon l'enfance et ses 400 coups ! 
J'ai un gros, gros coup de cœur pour ce titre !
Méli-Mélo de livres


© Camille Jourdy


Ce livre contient trois histoires de Truffe et Machin à lire comme bon vous semble. D’une seule traite pour les plus gourmands, en plusieurs fois pour les plus patients !
Les deux lapins vont courir après leur idée lumineuse, après leur ombre puis après leurs dents. A vous de les suivre ! (…)
Un livre rempli d’expressions très amusantes.
Des lapins très attachants mais un peu dans leur monde.
Des illustrations très drôles (surtout lorsqu’ils essayent d’attraper la luciole).
Un roman illustré qui donnera certainement goût à la lecture aux débutants.
Masscritics

Bonne nouvelle ! Les éditions MeMo lancent leur collection de romans jeunesse ! Découvrez les aventures de Truffe et Machin, ces deux petits lapins toujours en quête de bêtises ! Émile Cucherousset nous offre ici 3 récits pleins d'humour qui raviront les enfants à partir de 7 ans ! Les toujours adorables illustrations de Camille Jourdy ne gâchent rien ! 
La fleur qui pousse à l’intérieur

Un récit inventif, drôle et vif, soutenu par des illustrations lumineuses et poétiques.
Du texte aux illustrations en passant par la jaquette, tout est soigné et d’une grande qualité, un vrai bonheur pour vos enfants !
Librairie-café La suite
© Camille Jourdy
Deux histoires attachantes et poétiques composent ce livre, les illustrations douces et pleines de détails de Camille Jourdy complètent parfaitement le texte d’Émile Cucherousset… un délice !
Le Libr’air

Truffe et Machin (inventif, joyeux, décalé et bourré d’imagination)
La Boîte à Histoires

Découvrez les trois historiettes de ces deux petits lapins dont la naïveté enfantine vous émouvra sans nul doute. Une écriture soignée et amusante… Un petit régal à manger sans faim accompagné des illustrations croquignoles de Camille Jourdy.
Coup de cœur de la librairie Passerelle

Excellent !
Truffe et Machin sont frères... et unis comme les deux oreilles d'un lapin. Ensemble, ils s'amusent bien ... Ils partent à la recherche de l'idée lumineuse de Truffe, perdue le long de la voie ferrée, jouent à capturer leur ombre ...
Librairie L’Esperluète

Un régal !
« Ne pas savoir ce qu'on cherche quand on doit le retrouver c'est tout de même un tantinet compliqué ! »
Truffe et Machin sont deux frères lapins qui ont soif d'aventures. En trois courtes histoires, ils représentent l'imagination débordante et sans limite de tous les enfants face à l'ennui. Un premier petit roman drôle, poétique, plein de fraîcheur et très joliment illustré par les couleurs printanières de Camille Jourdy !
Decitre Grenoble
© Camille Jourdy
♥♥ ON AIME ♥♥
un format sympa de roman pour les plus grands
l'histoire qui est drôle, tient les petits lecteurs en haleine
une nouvelle et belle collection de romans jeunesse d'une maison d'édition nantaise
Kidiklik

Trois histoires mignonnes comme tout, des illustrations douces et tendres, ce recueil est un agréable moment de lecture. Très bien
LibbyLit

Pour tromper l’ennui, Truffe et Machin, des lapins jumeaux, enchaînent les bêtises. Un jour, Machin a une très bonne idée, mais qui repart comme elle est venue. Les deux frères tentent de la retrouver. Armés d’un filet, ils poursuivent une luciole. Une nouvelle collection de romans juniors chez Mémo à dévorer seul ou en famille.
La belle aventure…

Les livres bien aimés
Librairie Les Bien-Aimés

énooorme coup de coeur pour le premier titre de la toute nouvelle collection de romans pour enfants des éditions Memo!
Les illustrations sont douces et malicieuses, le texte est vif, plein d'humour et d'expressions truculentes; bref, on adore ces deux frères lapins curieux et rigolos!
Le jardin des lettres


Des frères lapins aventuriers, curieux du monde qui les entoure sont prêts à tout pour trouver « la bêtise du siècle » à faire. La joie et l’innocence de l'enfance pour trois petites histoires pleine de tendresse.
Médiathèque de Lussac-les-Châteaux

Retrouver l’idée perdue, attraper son ombre et chercher ses dents : 3 titres qui en disent long sur l’espièglerie de nos petits héros… Truffe et Machin, des lapins jumeaux, enchaînent les bêtises pour tromper l’ennui. Lorsque Truffe perd son idée (interrompu par Machin qui a toujours faim), l’aventure dans la forêt commence... Un livre très frais aux couleurs printanières qui séduira petits et grands !
Le petit Blaisois


Les personnages sont deux lapins qui redoublent d’efforts pour trouver les meilleures bêtises ! La quête est la thématique commune des trois petits récits : la recherche d’une idée évaporée, d’une ombre ou encore d’une dent. J’ai lu avec beaucoup d’amusement ce texte qui bien que s’adressant aux 7 ans éveille la curiosité littéraire. (…) Pas de texte dénué de mots compliqués et des belles histoires, ce qui permet un enrichissement du vocabulaire et un dépaysement dans le choix éditorial qui leur est proposé.
L’atelier de cœurs

Truffe et Machin, deux lapins qui ne manquent ni d'imagination, ni d'ingéniosité et qui nous entraînent avec bonheur dans leurs aventures : retrouver une idée perdue, attraper son ombre et chercher ses dents dans la forêt... C'est très drôle et un peu magique, comme savent l'être les histoires que se racontent les enfants. Les illustrations de Camille Jourdy sont gaies et savoureuses, à découvrir sans tarder ! 

La gazette des libraires - Librairie du MuCEM 


Truffe et Machin sont deux attendrissants frères lapins qui battent la campagne à la recherche d’aventures. Leur imagination et leur naïveté propres à l’enfance entraîne le lecteur dans trois péripéties mêlées de fantaisie. Une lecture exigeante portée par les magnifiques illustrations (aux crayons de couleur et acrylique) de Camille Jourdy au parfum intemporel de l’enfance bénie.
A saute-livres - Les bibliothécaires jeunesse vous racontent !


© Camille Jourdy


LA PETITE EPOPÉE DES PIONS

Audren, illustrations de Cédric Philippe
En librairie le 18 janvier
© Cédric Philippe

Un récit allégorique sur le refus de l’uniformisation incarnée par des personnages inédits en littérature : des pions. Il fallait oser.
Fabienne Jacob, Livres Hebdo

Dans "La petite épopée des pions", Audren déroule sur papier bleu pâle une fort originale réflexion sur la liberté, le conformisme et l'accomplissement des rêves grâce à des personnages inédits, les pions d'un échiquier. Les illustrations en noir et blanc de Cédric Philippe se partagent entre grands dessins qui poussent le texte et dessins plus petits où les Pions s'expriment dans des phylactères. Les Pions qui s'appellent tous Sasha! Pas facile de les reconnaître...
 (…) La petite épopée des pions" est un remarquable roman illustré qui entraîne le lecteur dans des espaces totalement inattendus dès que le propos se met véritablement en marche. Qu'imaginer à partir de pions d'un échiquier? Des aventures, des rêves, une vie, ce qu'Audren se plaît à dépeindre avec imagination tout en posant les questions existentielles essentielles tandis que Cédric Philippe s'en donne à cœur joie avec tous ces Sasha, dotés de bien utiles petites jambes pour peu qu'ils osent les utiliser.
Lucie Cauwe, Lucie & co
© Cédric Philippe
Illustrations en noir et blanc élégantes et même spectaculaires. Les petits livres font parfois les grandes histoires. C’est le cas avec La petite épopée des pions qui est signé Audren et Cédric Philippe aux éditions MeMo dans sa nouvelle collection de romans extrêmement prometteuse
L’as-tu lu, mon p’tit loup ?

Audren propose là un récit teinté de philosophie; ne pense-t-on pas à l’allégorie de la caverne lorsque avec Sasha on s’interroge: et si notre monde n’était que le pâle reflet d’un autre, bien plus coloré et passionnant? Un récit énergique, incitatif, qui secoue les états d’âme convenus, le confort unanime, pour chanter le beau risque d’être libre, l’irremplaçable bonheur de vivre ses rêves. Les illustrations en noir et blanc de Cédric Philippe, qui parfois «racontent» seules le temps de quelques doubles pages, déploient l’imaginaire à force de citations hallucinées, et accompagnent avec beaucoup de justesse et d’audace cette aventure aussi originale que valorisante.
Sylvie Neeman, Le temps


En voilà une idée inédite : faire parler et rêver les pions d’un échiquier ! Grâce à ces drôles de personnages, Audren évoque avec une grande réussite l’idée de liberté, de conformisme, de dépassement de soi. (…) Audren nous livre un texte remarquable d’imagination et que dire des illustrations en noir et blanc de Cédric Philippe, absolument superbes, qui ajoutent à l’ambiance toute particulière de cette histoire. Ses double-pages muettes vers la fin du roman insufflent une poésie et un imaginaire encore plus puissant à ce roman véritablement magique. A découvrir !
Bob et Jean-Michel
© Cédric Philippe
Imaginez ce qu’il peut se passer dans la vie d’un pion de jeu d’échecs… Avec La petite épopée des pions, la romancière Audren parvient à créer un monde dans « un élégant coffret en bois de rose et ronce de noyer ». (…) Voici une aventure doublée d’une fine réflexion sur le destin de chacun. Bienvenue à cette audacieuse collection de romans illustrés.
Raphaële Botte, Lire

En choisissant d’offrir une âme et une prise de conscience individuelle à des personnages peu ordinaires, de simples pions de jeu mais objets pas si inanimés, et à travers l’épopée du plus curieux d’entre eux, l’auteur nous dit que tout est possible : ne pas se laisser enfermer dans des cases, décider de son avenir, refuser le conformisme. Ce court roman plein d’humour présente un malicieux éloge de la différence, de la liberté, et de la curiosité nécessaire pour oser affronter seul  l’inconnu, et tenter sa propre expérience à la découverte du « Géant-Monde », bref d’échapper à sa condition toute tracée et vivre sa vie, tout sauf comme un pion.
How much time

La petite épopée des pions est un récit écrit par Audren et illustré par Cédric Philippe. Publié aux éditions MeMo dans la collection Petite polynie, il est une aventure sur la liberté, les choix, l’identité, le rêve. Ce dont l’homme se voit souvent privé dans une société standardisée, une société qui le commande la plupart du temps, même sans qu’il le réalise. Des pions sont les héros de cette merveilleuse histoire d’émancipation ! C’est aussi surprenant que malin. Une idée formidable qui rappelle que peu importe les capacités et les possibilités de chacun, le pouvoir et la force du rêve, de l’espoir, la détermination et la foi en soi rendent l’impossible possible, plus que possible. Les décors offerts à Sasha sont à la mesure de son envie et de son abandon à l’existence véritable. À croire qu’il est possible de voir de la couleur sur des images en noir et blanc. Comme c’est beau, doux, poétique, vivant, lumineux, grand, fort. Comme cela mène vers le haut !
Entre les pages

Le sujet est amené progressivement, comme on pose un jeu sur un échiquier. Mais la réflexion philosophique est bien là, à partir d'un objet courant pour les enfants, le jeu de société. Une métaphore puissante, renforcée par les magnifiques illustrations de Cédric Philippe qui apportent un éclairage singulier, en prolongeant l'histoire dans leur double-page en noir et blanc.
Méli-Mélo de livres
© Cédric Philippe
Quelle épopée ! Onirique, pleine d’esprit et d’humour ! Ce regard d’Audren toujours aiguisé d’une jolie philosophie de la vie et saupoudré de sucre d’enfance, tout en filigrane, nous ravit (…) Les illustrations de Cédric Philippe rendent hommage à l’impossible et à l’imaginaire (…)
Une faim de loup à lunettes

Un joli roman très original plein de poésie.
Une fois de plus, Audren nous embarque dans son monde, son imagination semble sans limite. Imaginer un texte à partir de pions d'un échiquier il fallait y penser. Mais en faire une aventure rocambolesque pour les jeunes lecteurs, alors là je suis bluffée. C'est complètement fou, ça tombe bien certains Sacha le sont. Pion un jour mais pas toujours, quand on en a marre d'être sous le contrôle d'une Main, on rêve d'évasion.
Parfum de livres

Dès la couverture, ce roman est une jolie invitation dans le domaine du jeu, de l'imaginaire et de l'enfance. Et la surprise est de découvrir un joli roman illustré, les illustrations sont une musique douce et introductive à l'univers de l'auteur qui nous transmet son monde secret crée à partir d’une boîte de jeu et de pions noirs et blancs. Ces pions prennent vie pour une épopée fabuleuse sur la question de la liberté, de l'émancipation et du libre arbitre.
 La lecture est courte et prenante pour un récit original et très bien mené.
Lire sous le tilleul

Je crois que Cédric et moi sommes tous les deux des fêlés perfectionnistes. J’utilise le mot «fêlés» parce que, comme mon héros Sashalluciné, nous avons l’un comme l’autre, il me semble, un  petit défaut dans le bois. Nous allons coûte que coûte au bout de nos envies, nous nous battons souvent trop fort pour ce que nous croyons juste (et qui l’est, forcément...), nous sommes des poètes perfectionnistes et passionnés (décidément, les allitérations en p me poursuivent). Après les premiers croquis de Cédric, j’ai eu un peu peur que la mise en commun de nos exigences ne se transforme en cocktail Molotov, mais son travail me plaisait beaucoup alors j’ai essayé de ne pas trop lui parler (ce qui est, en général, très compliqué pour moi) et de le laisser seul avec mon texte. Comme la liberté, l’émancipation sont les thèmes principaux de mon histoire, il me semblait important que Cédric n’en fasse qu’à sa tête. Je voulais que nos rêves se mélangent.
Interview d'Audren par Annie Falzini
Citrouille
© Cédric Philippe
Comme d’habitude, j’ai passé un excellent moment avec cette nouvelle histoire d’Audren.
A la base, elle s’adresse à des enfants, mais je pense qu’elle est tout autant destinée aux adultes.
Mes mots sur vos lèvres

Coup de cœur de janvier
Des pions évoquent une épopée vibrante sur la liberté et le libre-arbitre
Crilj 13

Curieux de choisir comme héros d'un roman des pions d'un jeu de société. Existe-t-il héros plus inertes que ceux-là, eux qui dépendent d'une main pour sortir de leur boîte ou d'un coude pour tomber d'une table et découvrir, fugitivement, un autre monde possible ? Mais existe-t-il meilleurs héros pour avoir envie de tout quitter, souhaiter l'imprévu, vouloir sentir le vent de la liberté sur son bois ? Sasha est prêt à affronter l'inconnu.
Un texte formidable, qui rejoint la thématique de Oiseau Oiselle (chronique dans la rubrique des 6/9 ans), à savoir : la liberté a toujours un prix !
L’oiseau Lire

Une vie de pion c'est agréable ! On dort au chaud, on sort de temps en temps sur le grand échiquier puis vite, vite, on est à nouveau rangé avec ceux qu'on connaît. Une vie de pion, c'est confortable ! Oui mais... Et si sortir de la boîte c'était mieux ? Effrayant, mais bien plus excitant ! Et voilà que Sasha le pion n'a plus qu'une idée en tête : découvrir le Géant-Monde.
Fort heureusement pour lui, une petite main l'aidera à assouvir sa soif d'aventures...
Véritable ode à la liberté et à la curiosité, un petit bijou de lecture.
Librairie du MuCEM

Sous couvert d’aventures et de rocambolesque, ce sont tous ces thèmes qui sont abordés dans ce court premier roman aux allures de fable.
Les illustrations en noir et blanc sont parfaitement réussies et en belle harmonie avec le texte. Elles évoquent un peu l’univers graphique d’Alice au pays des Merveilles et apportent au roman de belles envolées oniriques et poétiques. C’est qu’on étouffe un peu dans ce petit coffret en bois de rose !
La Boîte à Histoires
© Cédric Philippe
Sashalluciné a un rêve : quitter sa boîte, sortir des cases où La Main le déplace à sa guise et partir découvrir le Grand Monde... Malgré l'absence de soutien des autres pions qui le jugent bizarre, il ne va jamais abandonner son objectif jusqu'au jour où...
Une petite philosophie de vie autour de la liberté et du courage.
Parfait pour encourager l'enfant à lui aussi sortir des « cases » sans se soucier du regard des autres...
Decitre Grenoble

Dans « La petite épopée des pions », Audren nous raconte l’histoire des pions qui en ont assez de ne connaître du monde que ce qu’ils en voient depuis le damier, ou, aventure exceptionnelle, lorsque l’un d’eux tombe de la table de jeu… Les superbes illustrations noires et blanches de Cédric Philippe font partie intégrante de l’histoire. C’est fin, très original et un hymne à la liberté !!
Le Libr’air
© Cédric Philippe
Les éditions Memo viennent de lancer une collection de romans pour jeunes. Je viens de lire La petite épopée de pions de Audren, illustré par Cédric Philippe : c'est un roman à découvrir, à partir de 7/8 et beaucoup plus.... qui nous raconte beaucoup de belles choses sur le monde et sur la confiance en soi. 
Sasha habite un beau coffret en bois de rose avec d'autres Sasha....
A découvrir.
L’esprit large

Un texte original et presque loufoque sur le libre arbitre et l’envie d’émancipation.
Une pause livresque


Les pions ne connaissent que leurs sorties de boîtes et leurs mouvements sur le damier, ils ont l’impression d’être libres. Sauf que l’un d’eux rêve d’autre chose. Nous le suivons dans sa quête d’aventure qui remettra en cause la manière de penser de ses compagnons.  Comme le précédent, l’illustration est complémentaire au texte : ici sept doubles pages sont sans texte. L’illustration en noir et blanc anime le récit.
L’atelier de cœurs

Cet univers, illustré par Cédric Philippe, n’est – en dehors de la couverture – constitué que de noir et blanc, comme un élégant et sobre rappel du damier ou de l’échiquier. Les illustrations oscillent entre les silhouettes rapidement esquissées, au tracé plus naïf et des dessins plus raffinés, riches de petits détails à observer. Le trait vif rend allégrement grâce à la folie douce du récit et l’imaginaire fantasque des contes ou de Lewis Carroll n’est jamais bien loin… (…) Sur le ton léger et badin de la fable, Audren donne vie aux pièces blanches et noires d’un grand damier. En faisant de l’un de ses pions un personnage prêt à tout pour voir le monde et quitter son coffret en bois de rose et ronce de noyer, elle joue les fabulistes modernes pour raconter cette aventure avec espièglerie, le tout soutenu par une belle plume qui sait être exigeante sans se rendre inaccessible. Dans ce récit enjoué et entraînant, les petits objets ont remplacé les bêtes à plumes ou à poils mais le jeu de miroir avec le lecteur est toujours de mise. Derrière le récit, l’invitation à se dépasser, à croire en soi et ses rêves. Si l’envie de réussir fait parfois pousser des ailes, alors pourquoi pas des jambes et des bras pour saisir ce que l’inconnu peut apporter ?
Moka –Au milieu des livres

LA MARCHE DU BAOYÉ

Sigrid Baffert, illustrations d'Adrienne et Léonore Sabrier
En librairie le 15 mars


© Léonore et Adrienne Sabrier
C'est une fable au goût puissant de vérité qu'a écrite Sigrid Baffert. Ces exils qui poussent loin de chez elles, des familles entières, contraintes de prendre la route pour survivre. Qu'ils soient politiques, militaires, écologiques... ces arrachements sont autant source de traumatisme que de renouveau. La famille de Tiago s'éloigne de ses racines sans s'en détacher, avec l'envie d'un meilleur à la saveur inconnue. Cette histoire intemporelle, à la géographie mouvante, à la poésie lumineuse, à la réalité âpre, éclaire avec douceur et beauté des millions de destins passés, présents et à venir...
Le Club Enfantipages

Il y a dans ce récit d’un exil forcé l’espoir immense de toute une famille d’atteindre un ailleurs ; il y a un peu de magie aussi ou du moins un signe de la nature généreuse qui donne un coup de pouce bienvenu. Les illustrations sont de vrais tableaux, le texte a un caractère universel… C’est très beau.
Librairie Maupetit

Il est beau ce roman d’exil signé Sigrid Baffert La marche du baoyé autour d’une famille de fermiers, les Manké, contraints de fuir leur habitat pour la route du désert rouge hanté par la mort. Désert africain ? Sud-américain ? Liberté aux lecteurs de se représenter un lieu.
Le sillustartions d’Adrienne et Léonore Sabrier sont abondantes, sauvages et troublantes. Elles interpellent par leur surréalisme flamboyant au sein de vastes tableaux. (…)
Les enfants Manké ont une conscience aiguë face aux silences des adultes. Ce même sursaut de l’enfant lecteur qui comprend par le biais de cette histoire qu’il est nécessaire de sortir de l’ensablement et de l’endormissement. Face à la course folle du monde, l’abnégation s’impose et Tiago incarne beaucoup d’espoirs.
Je suis heureuse de pouvoir transmettre la beauté de ce texte qui interroge la façon d’être au monde aux plus jeunes. Elle est savoureuse et intelligente cette littérature de jeunesse.
Le monde de Mirontaine


© Léonore et Adrienne Sabrier
Immense coup de cœur pour ce court texte contant la longue marche d'une famille de fermiers, déracinés de leur terre. Ils traverseront le désert, la faim et la soif, tout en conservant une lumière et une force magnifique. LUMINEUX ET POÉTIQUE, une leçon de vie pour petits et grands. C'est un petit chef d'œuvre que nous livrent les éditons MeMo avec ce troisième titre de leur nouvelle collection Polynie, dans laquelle qualité et surprises sont au rendez-vous : une collection à suivre ! 
Comme un roman

La marche du baoyé est une histoire d’errance. Le recours à un lexique imaginaire, une géographie et un contexte indéfinis font de cette histoire un conte universel. Les frontières sont floues, comme la poussière qui trouble la vision. Pourtant le lecteur est touché au cœur et suit assidûment cette famille unie qui fait face. Porté par l’esprit du baoyé, par l’envie de goûter à l’une de ses kourés, par l’infini espoir de voir subsister ces résistants et triompher les petits sur les grands, le lecteur avale le texte et les fabuleuses illustrations colorées d’une seule gorgée.
Lucie Charrier, Bigre

Sélection d'hiver 3, roman junior

Livralire


(...) Cette histoire au goût de voyage résonne comme un conte, une fable présentant le quotidien d’une famille qui fuit pour survivre. On peut aisément associer cette fuite à ce qui peut se passer dans le monde de nos jours : des familles forcées de fuir leur village natal pour diverses raisons. Cette belle histoire poétique et intemporelle est illustrée par des illustrations à la peinture aux couleurs chaudes, qui font voyager et changent de ce que l’on peut voir dans la littérature jeunesse.
Pour conclure, ce petit roman est une réussite pour ma part. Par le biais d’une histoire touchante sur la fuite et l’exil, il aborde un thème d’actualité qui reste intemporel, celui de la fuite de familles vers un endroit meilleur. L’histoire et les illustrations originales font de ce livre une petite pépite.
Lecture de Petite Plume

© Léonore et Adrienne Sabrier

Un roman poignant aux accents de conte qui nous montre la tentative de survie d’une famille traditionnelle face à l’expansion d’une société industrielle et commerciale qui broie tout sur son passage pour créer un monde moderne, froid et uniforme à son image.
Ce sont les liens familiaux, l’amour, l’espoir, les souvenirs transmis par les anciens qui les maintiennent en vie avec en plus une volonté farouche.
Une touche d’irréel, de fantastique permet un peu d’espoir à la fin du roman.
Les illustrations sont très colorées et leurs couleurs chaudes agrémentent ce conte des temps modernes avec bonheur et justesse. Elles traduisent à la fois la destruction d’un monde avec cette représentation de l’hôtel comme un cimetière, mais aussi les liens de la famille de Tiago avec la nature par .l’importance donnée aux branches et aux racines des arbres. Un beau livre !
Opalivres 

La marche du baoyé, qui raconte l'histoire de Tiago et de sa famille, chassés de chez eux par les Déracineurs qui détruisent tout sur leur passage. « Notre bout de terre avait été plus épilé qu'un rôti ». Les voici sur la route, P'pa, M'ma, Tiago, son frère Grand Ouji et leur baoyé, l'arbre aux fruits juteux rebaptisé Monsieur B. Sous une chaleur ardente et la faim au ventre, le chemin vers une vie meilleure sera terriblement difficile. Heureusement, Monsieur B a des ressources insoupçonnées. Très belle histoire où la dure réalité de l’exil côtoie l’espoir et la poésie. Un enchantement !

La gazette des libraires - Librairie du MuCEM

Voilà un très beau petit roman illustré qui ne se moque pas de ses lecteurs. Sigrid Baffert nous relate un exode familial sous la chaleur accablante d’un soleil qui ne leur facilite pas la tâche. Ce parcours apprendra la patience, le partage, le dépassement de soi à chacun des héros embarqués dans ce parcours du combattant. Le courage devra être de mise pour sauver ce qu’il reste, préserver ce qu’ils possèdent et partir en quête de la terre promise.
Si la langue qui porte le récit est belle et poétique, les illustrations du duo Sabrier rendent à merveille toute la chaleur écrasante qui submerge ce joli roman illustré. Tantôt miroirs du texte, tantôt symboliques, ces dessins riches en couleurs soulignent toute la luminosité d’une histoire qui n’est pourtant pas dépourvue de zones d’ombre. Un livre qui nous laisse un peu de ce sable ocre sur les mains et qui dépose sur nos lèvres ce goût sucré des précieuses baies bleues du baoyé.
Un petit roman aussi beau à lire qu’à regarder.
Moka –Au milieu des livres

COLLECTIONS POLYNIES


© Camille Jourdy
MeMo se lance dans la fiction
Claude Combet, Livres Hebdo

On y arpente les territoires vierges de l’imaginaire, toujours féconds et inattendus.
Fabienne Jacob, Livres Hebdo

On pourrait dire que ces romans ne font pas rapetisser leurs lecteurs. Mais grandir peut-être en soi, on y revient donc. Secrètement, il y a certainement aussi l’idée d’un rassemblement, de s’enchanter, de se réunir en un collectif autour de la littérature, de jeunesse − la virgule ayant son importance précisément dans ce qui nous occupe −, de quitter un temps la solitude propre à l’écriture, trouver une sortie par l’intérieur, creuser un trou et continuer.
Interview de Chloé Mary par Nelly Bourgeois
Citrouille

Couverture illustrée à rabats pour les deux, les deux premiers titres sont là et se distinguent dans la production habituelle pour cette tranche d'âge. Par la forme et par le fond.
Lucie & co

C’est ce qui me plait chez eux, ils n’ont pas dompté leur langage. Ils prennent aux mots, sans délaisser leurs résonnances secrètes et leurs racines, les ombres et les fuites. Ils créent, fabriquent leurs agencements. Ils dilatent l’air et sa mémoire. Ils inventent des formes.
Interview de Chloé Mary par Annie Falzini
Citrouille

Paru dans la collection Petite Polynie, une nouvelle collection ayant pour ligne éditoriale la lutte contre le stéréotype de genre, et pas au détriment de la qualité littéraire
How much time

Couvertures à rabats, tranches colorées, on y retrouvera tout le soin que la maison apporte déjà à ses albums. En janvier sont parus les deux premiers romans de la collection, à destination des plus jeunes, que l’on vous présente ici, et autant vous dire qu’on a hâte de découvrir la suite ! 
Bob et Jean-Michel

C’est aussi ce qui réunit ces textes finalement, ils disent, à leur manière très particulière, qui n’est jamais justement d’être univoque, l’impossibilité d’un laisser faire, faire avec, oreilles et mémoire bouchées, et la nécessité d’inventer, de ressentir et s’insurger, de réagir et de prêter attention, veiller, éveiller.
Entretien Chloé Mary-Hermine Hémon
Mes premières lectures

Déjà, il y a l'objet livre : chez MeMo, on porte un soin tout particulier à l'objet et pour le roman, la même exigence est appliquée.
Du coup, ça donne envie de les ouvrir de suite : couverture attrayante, tranche colorée, de bien belles illustrations, des chapitres courts, du beau papier. Et cette petite exergue toute en poésie : "vagabondages à partir de ....ans, plus ou moins".
(…) Une collection que je vais désormais suivre. Une collection qui se décline en petite polynie, polynie et grande polynie, avec d'autres titres à -venir. Une collection dont j'ai recherché la signification du mot et je vous invite à en faire autant.
Méli-Mélo de livres

Gros coup de cœur pour cette nouvelle collection aux éditions MEMO, Petite Polynie, qui débute très bien avec deux titres très différents mais qui partagent une écriture ciselée et des illustrations magnifiques.
Le Libr’air

C’est pourquoi je vous enjoins à suivre de près cette nouvelle collection qui (…) nous promet aussi des romans pour les plus grands. Quelle bonne idée !
La Boîte à Histoires

Polynie, nouvelle collection de romans jeunesse chez MeMo. Fins, intelligents et poétiques, on ne demande pas mieux…
Librairie Metropolis

Petite Polynie, c'est la nouvelle collection Premières Lectures de MeMo. Et leurs trois premiers romans sont de véritables pépites !

La gazette des libraires - Librairie du MuCEM
© Cédric Philippe


jeudi 5 avril 2018

SORTIR DE CHEZ SOI
RENCONTRE AVEC LÉONORE SABRIER (SECONDE PARTIE)

© Léonore Sabrier

Magie des apparitions
L. S. : A vingt-quatre ans, j'ai commencé à travailler aussi avec le pastel huile, j'aimais beaucoup travailler avec les doigts, j'avais l'impression de modeler le dessin, de toucher la couleur, il y avait quelque chose d'un peu magique. Goya peignait dans sa cave pour voir apparaître des créatures, c'est peut-être ce que m'a permis le pastel à l'huile : dès que je travaillais dans des couleurs sombres, je commençais à voir des formes et je les saisissais avec mes doigts et je les gravais ensuite pour en faire apparaître toute la lumière. J'aimais beaucoup car j'avais parfois l'impression d'être en transe, c'était comme si je sortais de moi. C'est aussi à ce moment-là que j'ai commencé à être plus avare de dessin, je voulais produire moins car j'avais peur de perdre dans la répétition ces instants magiques. Je considère certains de ces pastels également comme des zones d'ombre, des choses apparaissent alors que d'autres disparaissent, le regard du spectateur découvre ou perd les formes qui lui apparaissent. Le temps du regard coexiste alors avec l'œuvre en même temps qu'on la découvre ou qu'on la perd. Au Mexique, comme en France, on m'a toujours dit que j'avais des facilités avec la couleur et on m'a toujours dit que je devrais produire plus. Aujourd'hui, après quatre années sans peindre, il me semble que je suis à l'inverse dans un rapport beaucoup moins mystique et plus dans une discipline de travail et de production. Ce qui n'enlève rien au fait, que j'ai toujours eu des temps de pause plus ou moins longs: j'ai parfois laissé la peinture et le dessin pour une pratique d'enseignement, ou pour la réalisation de films d'animation…


© Léonore Sabrier

Respirer l’art
L. S. : Toute intervention pour moi, ou expérience d'enseignement est un appel d'air. Dans le contexte de l'atelier en milieu carcéral, c'était d'autant plus fort que ce sentiment est particulièrement réciproque. J'ai eu la chance de travailler auprès de publics les plus divers. C'est comme une respiration, cela me permet aussi de partager un travail de création et peut-être d'en faire autre chose. Ce sont toujours des expériences très enrichissantes.
Au centre de détention Dr Alfonso Quiroz Cuarón, je suis intervenue de juillet à octobre 2012 avec Alejandro García Caballero dans le cadre d'un projet franco-allemand mené par l'Ambassade de France et l'Institut Goethe. Nous avons réalisé à partir des dessins, histoires et collages des jeunes détenus, le court-métrage animé "Luna de Queso". J'ai ensuite eu l'occasion de revoir certains jeunes l'année suivante à l'occasion d'un atelier que j'ai mené pour la réalisation d'une page web auprès de jeunes en réinsertion à l'issue de leur peine, dans le cadre du festival "Cine en tus ojos" organisé en 2013 par l'IFAL de Mexico. Un séminaire a également eu lieu du 24 au 26 octobre 2012.
Le centre de détention de Quiroz Cuarón est une "communauté" particulière car c'est à la fois un centre de détention de haute sécurité avec très peu d'effectifs mais c'est aussi un centre qui permet une adaptation/intégration des jeunes en prévision de leur sortie mais également pour des jeunes qui purgeaient leur peine ailleurs : ils sont envoyés dans ce centre s'ils ont des problèmes d'intégration dans une autre prison quelques mois ou une année avant leur sortie pour favoriser leur réinsertion à travers des ateliers et/ou enseignements. Ils bénéficient ensuite d'un suivi à leur sortie notamment avec les programmes de la DGTPA.
Dans la centre de Quiroz Cuaron, nous avions également filmé les ateliers. Je me souviens des jeunes qui nous avaient un jour demandé, si nous les filmions à la demande des autorités du centre de détention pour les surveiller. C'était troublant car c'était assez représentatif à la fois du sentiment d'être surveillé et d'une certaine défiance mais, en même temps, la question qui nous était posée directement impliquait aussi une certaine liberté et une connivence.
Ces vidéos émouvantes, drôles parfois témoignent bien de l'effervescence qu'il y a eu durant l'atelier et du travail fourni par les jeunes très impliqués et très productifs.
Comme par exemple cette séquence de l'atelier collage que nous avions proposé. Je leur avais montré des collages de Max Ernst, Peter Blake, Tomi Ungerer mais aussi des photomontages… Je leur avais ensuite apporté tout un tas d'images que j'avais glanées et également des revues pour faire du découpage. Dans ces séquences, outre l'euphorie perceptible du choix des images et du travail créatif de découpage et de collage effectué par les détenus, on aperçoit aussi l'un de ces jeunes qui subtilise et glisse une des feuilles imprimée d'images dans sa poche. J'ai eu beaucoup d'émotion à découvrir cette séquence, le désir de ce jeune d'emporter avec lui ces images dérobées qui ne sont évidemment pas un vol mais une appropriation et un désir de cette liberté nécessaire du rapport à l'environnement extérieur et finalement à tout travail artistique qui ne peut que rappeler la phrase de Robert Filliou "L'Art rend la vie plus belle que l'art".
Il y a aussi le témoignage d'un jeune qui souhaitait continuer une carrière de Luchador à sa sortie et également une séquence avec un iguane. Il est évidemment interdit d'emmener un iguane dans un centre de détention mais finalement cette séquence très folklorique qui illustre ces petites libertés que peuvent prendre parfois les gardiens ou intervenants, ont un effet bénéfique au fond car cela participe aussi à créer du lien social et à être en contact direct avec le réel, la nature. C'est touchant aussi car ces jeunes appréhendent l'éventuelle morsure de l'iguane qui mord un pinceau et qu'ils surnomment avec humour "le crocodile".
Nous alternions les ateliers de productions plastiques et informatiques, je me souviens aussi avec émotion de certains jeunes dont la main devenait une palette. Il y avait quelque chose de tellement charnel, ils ne faisaient pas seulement de la peinture, ils vivaient le plaisir tactile de la matière, touchaient, caressaient la peinture au point de préférer leurs mains à l'utilisation d'une palette.

© Léonore Sabrier
LA FORCE VIVANTE DES MOTS, LA TRANSMISSION ENGAGÉE
Après la lecture du conte de Sigrid Baffert, nous étions très enthousiastes avec ma sœur Adrienne. Nous avons aimé la force poétique de ce texte et sa richesse dans toutes les lectures possibles qui laissent une part belle à l'imagination et la liberté d'interprétation. Ce conte engagé nous a vraiment séduites, car le lecteur suit l'errance, les peurs et les rêves à travers le regard d'une famille et trop souvent les communautés sont si peu évoquées dans les tragédies des déforestations.
Peu de temps auparavant, j'avais lu Sauver la planète de Almir Narayamoga Suruí et La chute du ciel de Davi Kopenawa et Bruce Albert. La lecture de témoignages d'anthropologues et des chefs des communautés directement concernées est indispensable pour comprendre l'ampleur des désastres favorisés par nos politiques mondiales.
En effet, la déforestation, l'exploitation, qui était déjà alarmante dès les années 80 et même avant, n'a cessé d'augmenter. Le témoignage du massacre de toute une communauté Yanomani à Haximu qui a eu lieu dans les années 90 au Brésil est effrayant.
Aujourd'hui ce ne sont plus seulement les ressources minières mais il y a aussi toutes les cultures céréalières, l'élevage intensif et l'agro-industrie… Des traités tels que le CETA/TAFTA mis en place par nos gouvernements et les politiques européennes auront un effet plus délétère encore. Ce sont des politiques aveugles et nous avons notre part de responsabilité dans ces crimes. Pourra-t-on comprendre un jour que détruire et quitter l'autonomie des peuples, c'est se tuer soi-même?
Il faut des utopies et des rêves pour pouvoir survivre et inventer et je crois que la poésie et toutes les disciplines qui ont trait aux arts sont un bon vecteur de transmission. En effet, il me semble que les œuvres poétiques telles que le conte de Sigrid Baffert peuvent toucher à peu près tout le monde car elles ne prennent pas parti dans un conflit politique, elles ne nomment pas précisément au point d'effrayer les plus sectaires. C'est, au contraire, toute la force vivante des mots, leur suggestion, une situation qui nous est commune et qui ne peut laisser indifférent.
En lisant il y a quelques jours l'interview de Sigrid Baffert, j'ai aimé son interprétation à propos des racines de l'arbre, qui peuvent être nos racines aussi, universelles… A la lecture de La marche du baoyé, le trou du tonneau, l'enfant qui touche les racines de l'arbre et toute la magie qui suit m'ont évoqué un voyage chamanique de l'enfant. En effet, dans la mythologie amérindienne, un trou, une souche d'un arbre peuvent être un passage, une entrée vers un autre monde. Ainsi, chez les indiens Conibos, le chaman voyage au travers des racines des arbres qui, pour lui, se transforment en serpents sur le dos desquels il peut monter pour accéder à un autre monde, rencontrer des esprits, des animaux…
En tout cas, s'il est vrai que dans les sociétés amérindiennes et d'autres communautés du monde, le rapport et le lien avec les ancêtres est bien plus vivant que chez nous, c'est peut-être au moins aussi vrai ici pour un auteur à travers ses livres… mais le respect de la nature et sa préservation par les peuples à travers la force des mythologies ancestrales transmises oralement depuis la nuit des temps est peut-être une de nos racines communes que nous avons un peu trop reniée et oubliée ?

© Léonore Sabrier
Première partie, Enfances et Arts