mardi 22 janvier 2019

ANASTASIA PARROTTO, TEMPS LIBRES
Le temps de l’imaginaire naissant, le temps de se tromper, le temps de chercher sur la page, le temps de l’histoire et du regard porté, le temps partagé entre une poule et un poisson. Rencontre autour de l'imaginaire et de la recherche, du cadre vivant et du roman de Pierre Zapolarrua, Hamaika et le poisson (Petite Polynie)


©Anastasia Parrotto

PREMIERS TEMPS, IMAGINAIRE VIVANT
J'ai suivi mes premiers cours de dessin à l'Académie des Beaux-arts de Charleroi, j'avais environ quinze ans. C'était bien, on dessinait des modèles vivants. C'était pour moi la première fois que je dessinais de vraies personnes. Avant ça, c'était des dessins plutôt imaginaires. Je découvrais le dessin d'observation.
Après avoir obtenu mon diplôme d'humanités générales, en langue moderne, je suis allée  étudier dans l’école supérieur artistique bruxelloise, l'Erg.
L'Erg est une école de recherche graphique. J'ai surtout travaillé l'illustration, la narration et le livre même.
J'ai réalisé un mémoire sur le livre d'artiste.
J'aime bien osciller entre théorie et pratique. Grâce à cela, j'ai rencontré des personnes qui réfléchissaient eux aussi sur le thème du livre d'artiste, mais aussi, à l'édition jeunesse.
Cela m'a permis de voir beaucoup de choses, de découvrir des auteurs, de lire et de me questionner sur l'illustration et sur mon travail.
A la sortie de l'école supérieure, j'ai travaillé durant quatre années dans une librairie, où je m'occupais d'un rayon de livre jeunesse.
Je lisais énormément, et j'avais la chance de pouvoir regarder tous les livres que je désirais.
Depuis deux ans, je suis enseignante d'arts plastiques et d'histoire de l'art dans une école secondaire de Bruxelles.
Je jongle entre mon travail d'illustratrice et celui d'enseignante, qui se nourrissent mutuellement.
©Anastasia Parrotto
©Anastasia Parrotto


PRENDRE LE TEMPS RECOMMENCÉ
Mon désir est de continuer à chercher et à réfléchir à l'illustration, à l'histoire de l'art, au dessin et à la couleur. À travers la lecture, la pratique, les découvertes et les voyages.
J'aime prendre le temps, tester, me tromper, recommencer.
Je souhaite continuer à travailler avec des auteurs et des professionnels du livre, c'est très nourrissant et motivant.


©Anastasia Parrotto

TROUVER LE TEMPS DE LA RECHERCHE
Je fais des recherches sur des photos, des livres, des images qui pourraient nourrir mon travail.
Je réfléchis aux couleurs. Je fais des tests, des mélanges, des associations.
À côté de cela, il y a le travail des personnages, s’il y en a.
Ensuite vient l'organisation du livre, le chemin de fer, qui est pour moi une partie difficile mais nécessaire.
J'ai besoin de temps pour travailler. Je recommence souvent.
Je n'ai pas vraiment de méthode efficace, je me trompe beaucoup... mais avoir le temps de chercher est important.
Je travaille avec la table lumineuse.  Cela me permet d'associer et de composer des éléments entre eux.
Ces derniers temps, j'aime travailler à l'aquarelle. De manière assez pure, avec très peu d'eau et puis avec beaucoup d'eau pour faire des contrastes.
Ensuite, j'aime donner vie à des personnages, lorsque j'y arrive. J'aime les voir changer sur la feuille.

©Anastasia Parrotto
©Anastasia Parrotto

CADRER LE TEMPS DES HISTOIRES 
J'ai découvert la notion de cadrage lorsque je faisais mes études d'illustration.
C'est là que j'ai commencé à réfléchir à la narration et à la mise en page. Comment jouer avec les dessins. Comment les mettre en évidence, et des fois comment cacher des imperfections...
Cela m'a permis d'imaginer des techniques pour raconter des histoires sans dessiner à la perfection.
En découvrant le cadrage, j'ai découvert la manipulation des images. D'où mon intérêt pour les livres d'artistes. Cela a changé beaucoup de choses pour mon travail.
En lisant des albums jeunesse, j'ai appris que le dessin était aussi important que le cadrage, alors maintenant, j'essaie de faire les deux.


©Anastasia Parrotto


©Anastasia Parrotto

HAMAIKA ET LE POISSON, VIVRE ENSEMBLE SUR LA FEUILLE
À la lecture du texte, Hamaika et Jonas m'ont attendrie rapidement.
Un poisson et une poule, la terre et la mer, une sorte de distraction et de sérénité, la rapidité et le calme caractérisant les deux personnages. Ils sont très différents, mais graphiquement très parlants.
J'ai beaucoup aimé ça. Une différence nettement palpable mais qui ne va pas les empêcher de vivre ensemble, également sur une feuille. J'ai commencé à réfléchir à comment je les dessinerai.
J'ai relu le texte plusieurs fois.
J'ai aimé les environs dans lesquels ils vivaient, j'ai imaginé les couleurs, les contrastes.
Là, où j'étais il y avait un poulailler, je suis allée voir les poules, et j'ai commencé à les dessiner et le projet a pris forme.
Je voulais un univers coloré et de la tendresse entre les personnages.
Il fallait trouver un moyen de les faire tenir tous les deux sur une feuille de papier, malgré leurs différences.
Enfin, mon intention était d'essayer de rejoindre le texte de l'auteur en démontrant l'intérêt des différences et de la rencontre de celui qui à première vue, ne nous ressemble pas.
Un beau défi.

©Anastasia Parrotto

jeudi 17 janvier 2019


SÉLECTIONS PRIX SORCIÈRES
Carrément passionnant mini et Carrément passionnant maxi


AUDREN
La petite épopée des pions 

Illustrations de Cédric Philippe
Petite Polynie



©Cédric Philippe


NASTASIA RUGANI
Milly Vodović

Couverture de Jeanne Macaigne
Grande Polynie





jeudi 10 janvier 2019

NE PAS BAISSER LES AILES
Rencontre avec Pierre Zapolarrua, auteur de Hamaika et le poisson. Où l’on parle de poule et de poisson, de gentillesse et d’idéalisme, de grand cirque, où l’on se bouge et l'on milite, se frotte à l’autre plutôt que de le manger, dans un bain de belles chaleurs résistantes.



QUI DE LA POULE ET DU POISSON ? OU DE L’ORIGINE D’UNE HISTOIRE
Hamaika est née d’une discussion avec mon épouse, à propos de l’autre, de l’altérité. Elle a parlé de poule et de poisson... et l’idée a fait son chemin. Peu à peu, et classiquement j’imagine, se sont construits les personnages, leurs caractères, la trame puis un plan. L’improvisation n’existe que dans les détails, le reste est construit en amont. Le thème (ici, c’est l’acceptation de l’autre) demeure le guide. Et j’essaye alors de ne pas m’en écarter pour éviter que le texte parte en tous sens. 

©Anastasia Parrotto
Hamaika était souvent à l’écart, s’éloignant du petit territoire que parcouraient jour après jour les poules. Non pas parce qu’elle n’aimait pas les autres, ou que les autres ne l’aimaient pas. Au contraire, tout le monde la trouvait très gentille et serviable, même si un peu tête en l’air. Non, elle voulait simplement aller plus loin, juste pour voir, savoir. Elle était curieuse de tout. Tout l’étonnait, l’enchantait. Tout était digne d’intérêt, d’observation minutieuse.


« TELLE ÉTAIT HAMAIKA»
Hamaika est gentille. J’aime beaucoup cette qualité, la gentillesse. Car c’en est une ! De fait, elle écoute, regarde, s’intéresse, est attentive à ce et ceux qui l’entourent. Et tout ça sans aucun a priori. La curiosité est donc sa qualité seconde. Tout est digne d’intérêt pour elle, sans hiérarchie ni classement. « Faire miel de toutes choses » disait le grand historien Lucien Febvre.
Hamaika est également naïve et optimiste, mais pas idiote pour autant ! Elle sait que le monde n’est pas à son image. Il est tellement divers, varié, pour le meilleur comme pour le pire. Elle en a conscience, et même si elle espère le mieux, même si elle agit en ce sens, elle sait que les obstacles sont nombreux. Mais elle essaye, sans baisser les ailes ! Pas obstinée, mais convaincue. Une sorte d’idéaliste en somme.
En fait, malgré son appartenance gallinacée, elle est très humaniste, dans le sens historique du terme ! Mais sa République des lettres à elle, se limite à son ami Jonas. C’est un début...

— Bonjour. Excuse-moi, mais j’ai complètement oublié de me présenter hier. Je m’appelle Hamaika.
Elle parlait avec précipitation, le souffle court, tant elle avait de choses à dire, à demander.
— Améqua ?
— Non, Hamaika. A-maille-ka !
— Hamaika ! Très bien, très bien, dit le poisson sans conviction. Ça veut dire… quoi ?
— Dans ma langue, Hamaika veut dire « onze ».
— Onze ?
— Oui, je suis la onzième de ma famille. Hi hi hi !
— Et tes frères et soeurs ont tous un numéro aussi ?
— Non, bien sûr ! En fait, c’est un jeu de mots. Hamaika veut dire « onze », mais veut aussi dire « infini ». Tu comprends ?
— Tes parents t’ont appelée Onze-Infini ?

©Anastasia Parrotto

ONZE-INFINI : HAMAIKA LA POULE AUX MILLE VISAGES
Hamaika est une figure éminemment positive. On retrouve l’image des humanistes de la Renaissance, poètes et scientifiques, ouverts sur tout. Avec une démarche très empirique : essayons, on verra bien ! Elle figure en ce sens cette soif inextinguible de connaissances, cette infinité de connaissances, comme il y a une infinité d’êtres, d’existences qu’une vie entière ne suffit pas à embrasser.
C’est une source de joie, mais aussi d’inquiétude. Tout ne se passe pas toujours exactement comme on le souhaiterait, ni pour Hamaika, ni pour personne...
Plus que de durée, c’est de complexité dont il est question jusque dans son nom. Hamaika veut dire onze en euskara/basque, mais cela veut aussi dire beaucoup, infini. Jusqu’à dix, ça peut aller, après, les choses se compliquent. Trop peut-être. Alors comment organiser ce grand cirque, quels rapports construire, vers quelle société tendre, etc. Tout le monde a un avis, et les faire coexister dans un monde mondialisé est une vraie gageure. Alors il faut juste essayer, faire au mieux. Mais faire ! La durée s’inscrit dans l’action, sinon, c’est un peu vain. Et Hamaika, si elle est un peu rêveuse, est aussi une poule très concrète !

— Tu sais, lui dit le poisson comme pour la réconforter, ce n’est pas une question de distance : il suffit juste de regarder autour de soi, où que l’on soit.

©Anastasia Parrotto


REGARDER AUTOUR DE SOI, OÙ QUE L'ON SOIT
J’ai une formation d’historien, et à bien y regarder, depuis la rencontre entre Néandertal et Cro-Magnon, tout est souvent question de coexistence. Coexistences ethnique, sociale, genrée, etc... Et aujourd’hui encore, ô combien ! Et ce, à toutes les échelles : dans notre immeuble comme entre continents. À titre privé aussi. Un couple est une coexistence choisie pas toujours simple, avoir des enfants également. L’enfer, c’est l’autre !
Mais pourtant, l’humanité y est contrainte. Alors, qu’on le veuille ou non, c’est et ce sera comme ça, il faudra cohabiter de plus en plus. Nous sommes en train d’en poser les bases, de construire ce que pourra être cette coexistence. Je ne suis pas sûr pour l’instant que les solutions apportées, extrêmement exclusives, permettent une saine et durable construction. C’est là qu’est la déception, dans ce fatalisme passif ambiant. Hamaika, elle, bouge, essaye, agit. C’est une vraie militante.
Aussi, tenter d’apporter cette petite réflexion à de jeunes lecteurs, sans catastrophisme de type journaux télévisés, est un rôle, une tâche, mais surtout un plaisir pour moi. La recherche est peut-être là : apporter une réflexion, un questionnement sans y paraître.

Et quand enfin elles aperçurent la tête de Jonas dépasser régulièrement du sac plastique, elles se figèrent, pétrifiées, sans oser avancer davantage.
— N’ayez pas peur, les rassura Hamaika. Approchez, je voudrais vous présenter un ami. Approchez !
Les poules, obéissantes par nature, s’approchèrent pour former un cercle. On eut dit que leurs yeux essayaient de sortir de leurs orbites comme pour s’assurer de ce qu’ils voyaient. Pas un mot ne fut prononcé, pas un bruit ne vint troubler le silence. Seul Jonas semblait ne pas s’en apercevoir et observait avec une joie sincère tout autour de lui.
— Eh bien voilà, je vous présente Jonas, un ami, osa enfin Hamaika.
— Bonjour. Bonjour à toutes ! Je suis ravi de faire enfin votre connaissance, lança Jonas, enthousiaste. J’ai tellement entendu parler de vous. Aussi vous rencontrer est pour moi….
— Mais qu’est-ce que c’est que ça ? coupa une poule.
— Un poisson, ça se voit ! répliqua une autre.
— Je vois bien, mais qu’est-ce qu’il fait ici ? C’est le repas du jour ?

EN MEUTE
Il n’aura échappé à personne que l’individualisme est un marqueur de notre société. Mais c’est un leurre : nous existons beaucoup à travers les autres, notre inscription dans un groupe, aussi originaux, uniques pensons-nous être... Sauf l’ermite, isolé quelque part au milieu d’une forêt (et encore, il y aurait bien un drone quelconque qui le localiserait...), nous vivons en meute, avons un instinct grégaire. Et être confronté à ses semblables (on en revient à la coexistence), c’est un défi permanent.
Hamaika s’y frotte parfois avec succès, parfois avec douleur, comme chacun d’entre nous dans notre quotidien.

©Anastasia Parrotto

ON NE MANGE PAS SES AMIS
L’amitié, cette coexistence choisie, est une bien curieuse chose aussi. Souvent faites de certitudes... très changeantes ! Et c’est normal. Les individus, unis à un moment, suivent parfois des chemins tellement différents. Et alors, je crois qu’il n’est plus possible de faire exister à nouveau ce sentiment. Il est attaché à une période, et quand cette période est révolue, ce qu’elle a induit en termes d’amitié aussi.
C’est un peu douloureux sur le moment, mais ce n’est pas si triste que ça. Le changement permanent, en physique comme dans l’existence, est symbole de vie. C’est quand rien ne bouge qu’il y a un souci... Peut-être en amitié aussi ?

Hamaika continuait à observer cet étrange univers sous-marin. Elle voyait passer des ombres furtives, plus ou moins éloignées d’elle, distinguait des récifs couverts d’algues, ondulantes comme les fougères sous un vent régulier. Se laissant totalement aller, elle éprouvait un sentiment de familiarité. C’était finalement assez proche de la terre ferme, en plus sombre, avec une sorte de brouillard qui troublait la vue.

HAUTE POLITIQUE
Indéniablement. Hamaika et Jonas sont les petits activistes minoritaires qui empêchent non pas les choses de tourner rondement, ce serait l’idéal, mais d’être simplement injustes. Comment peut-on rejeter sans même savoir qui ? Comment peut-on à ce point se désintéresser de celui qui est au seuil de sa porte ? Comment condamner celui qui vient en aide à celui qui en a besoin ?  « Mener la bataille culturelle » est le carburant de Hamaika. Elle est le petit grain de sable qui bloque de vieux rouages grippés !
Nous voyons tous que le système que nous avons mis en place présente des failles énormes qui de plus en plus nous sautent aux yeux : la dramatique situation de l’environnement, les monstrueuses inégalités sociales... Cela induit des comportements collectifs inquiétants (plusieurs récentes élections en témoignent). Au sein de ce collectif souvent instrumentalisé par les médias, il existe des îlots de résistance, des initiatives qui font tache d’huile, qui font exemples.
Hamaika symbolise un peu tout ça.


©Anastasia Parrotto


Les autres poules regardaient Hamaika avec surprise, voire inquiétude : c’était la première fois qu’elle restait à la ferme, sans rien faire, impatiente, comme en attente de quelque chose. Hamaika n’avait parlé à personne de cette rencontre. Elle connaissait ses consoeurs, elle les savait craintives, peu ouvertes aux changements et aux découvertes. Et la peur est toujours mauvaise conseillère, pensait Hamaika.

BAZAR CHALEUREUX ET COLORÉ
La fin, peut-être est-ce une certaine influence latino-américaine, mais j’imaginais alors un joyeux bazar (une première version faisait même revenir certains morts), quelque chose de coloré, d’arc-en-ciel, comme un cirque, avec des tours et des acrobaties plus ou moins bancales...
Ce n’est pas une apologie du désordre, je ne suis pas inconditionnel, mais un sentiment de chaleur colorée dans laquelle tout le monde peut se glisser, comme sous du sable en août, entouré de musique et de discussions animées, un verre à la main.
Une image autant qu’un message.
©Anastasia Parrotto

LANGUE RÉSISTANTE
L’euskara, la langue basque, n’est pas ma langue maternelle. Je l’ai apprise adolescent, et continue encore. C’est pour cette raison que je n’écris pas directement en euskara. Un jour peut-être... Pour autant, cette langue m’est chère. C’est la langue que j’ai entendue enfant, même partiellement. Elle est exceptionnelle ! Par sa nature même, mais aussi (voire surtout) par sa longévité. Les ethnolinguistes la datent de la fin du néolithique.
Elle est un symbole culturel de résistance. L’uniformisation, l’un des fruits empoisonnés de la mondialisation, tend à dissoudre les cultures, surtout minoritaires mais pas uniquement, dans une soupe lyophilisée tiédasse prête à avaler. Les Basques ont beaucoup lutté contre ce processus, pour préserver leur langue, et continuent encore (et ils continueront !). Ce pays est un laboratoire d’idées. Il s’y passe beaucoup d’intéressantes initiatives en ce moment. Et cette langue enfante de merveilleux auteurs comme les poètes Sarrionandia et Aresti, ou l’écrivain Atxaga.


©Anastasia Parrotto


QUI EST PIERRE ZAPOLARRUA ? 
(I. ORIGINES ET VIE. FROMAGE ET DESSERT)
Fromage et dessert toujours ! Je ne suis pas que Basque, Berrichon aussi, et cette terre et ces gens me tiennent beaucoup à cœur également. Je suis aussi Toulousain, je vis depuis tellement longtemps dans cette ville. Plusieurs métiers aussi, graphiste, un peu journaliste, puis maçon, puis... et professeur d’histoire désormais. Plusieurs enfants. Et plusieurs pseudos aussi ! Mais ce n’est en effet pas pour porter des masques, juste des expériences différentes, à des moments différents.
Aujourd’hui, je tente seulement de ne pas devenir aigri, sec et recroquevillé. C’est une tentation quand on regarde parfois notre monde.

QUI EST PIERRE ZAPOLARRUA ? 
(II. SES GOÛTS LITTÉRAIRES. FROMAGE ET DESSERT)
Des goûts éclectiques, sans a priori, comme Hamaika ! Il n’y a pas à choisir, en ça comme en d’autres choses. Je serais assez fromage et dessert. On peut aimer Bach et Les Cramps.
Pour autant, j’aime beaucoup la littérature sud-américaine. Le réalisme magique m’emporte souvent, il me fait cet effet. Le jeune Miguel Bonnefoy en est le digne héritier. Le cinéaste Iñarritu aussi. Il y a souvent des situations improbables dans ce genre de romans, beaucoup d’humour et de dérision aussi. Mais en gardant un sens aigu de la part tragique de la vie. Don Quichotte est une référence aussi, bien sûr. Quoi de plus beau qu’un combat perdu ?
Il y a certainement là une influence, plus ou moins en conscience.
Et Voltaire aussi. J’aime beaucoup cet humour (et je n’aime pas les gens cyniques) teinté d’ironie. Ses textes courts, ses contes philosophiques sont aussi un exemple.
Et enfin, des essais. Dernier en date, Désobéir de Frédéric Gros.

©Anastasia Parrotto

Hamaika et le poisson
Pierre Zapolarrua
Illustrations d'Anastasia Parrotto
MeMo, Petite Polynie


En librairie le 17 janvier 2019



mercredi 2 janvier 2019

NOUVELLES DE POLYNIES EDITION N°3
PRINTEMPS 2019





©Anaïs Brunet




Onze-Infini au milieu des plumes d’une poule. Simon-Simone, l’arrêt d’un cœur et l’infini des mots. Danses avec des ours, courage infini dans les arbres. Pierre Zapolarrua. Agnès Debacker. Emile Cucherousset. 17 janvier. 21 février. 21 mars.
Et un pavé dans la mare des certitudes. Des petits activistes minoritaires. La couleur du chagrin. Momo. Et retour aux rêves. Becqueter son ami. Tripoter la chair pendouillant d’un bras. Faire avec la haine. Et nourritures dans la gueule du texte. Changer le contenu en contenant. Fuir dans le pot de moutarde.
Cliquez : Nouvelles de Polynies, édition n°3 (format poster en librairie avec les illustrations d’Anaïs Brunet, Anastasia Parrotto et Clémence Paldacci)