LES
MOTS ET LES CHOSES
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©Jeanne Macaigne
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"Vous
parlez bien de La fâcheuse féroce fourbe furieuse Krakenko?"
Jeux
de sonorité et allitération pour cette aventure sous-marine pleine de
rebondissements et visuellement surprenante. L'homme est un mystère pour le
microcosme sous-marin dont le règne animiste possède ses propres codes. La
description des profondeurs marines émerveille autant qu'elle effraie et
stimule la tolérance, la solidarité et l'empathie. Ce périple jusqu'au ventre
du monde rappelle aux lecteurs les enjeux écologiques de notre temps. Il est
plus que nécessaire de semer les graines pour une initiation précoce des jeunes
enfants aux travers de la nature humaine et de la pollution. Ce questionnement
est suscité par les trois pieuvres qui voient flotter un mystère. La grande
liberté interprétative fait nager le lecteur dans l'inconnu et sensibilise les enfants
aux problèmes écologiques; elle leur donne les moyens de se positionner. Ce
recyclage des idées folles n'est pas une recherche esthétique gratuite mais au
service du jeune lecteur. Il est sollicité sur un registre inhabituel, en plus
de la recherche de la complicité, l'autrice cherche une confiance bienveillante
en la sagacité du lecteur. Une proposition ouverte où l'imaginaire se nourrit
des lieux, des créations et des histoires rencontrées. Le milieu océanique
favorise l'évasion et l'émotion. L'océan devient écomotif où l'autrice rend
sensible la complexité de l'interaction entre l'humain et la nature, en
réinventant et en confrontant le langage et l'imagination à une nouvelle donne
environnementale. Ce petit livre fait réfléchir le destinataire en l'impliquant
émotionnellement et esthétiquement. Le recours à l'humour multipliant images
insolites et jeux de mots aborde l'écologie dans un cadre référentiel
inhabituel. Ici, le monde sous-marin, sa population en collégiale, décide de
venir en aide à l'humain. La dimension poétique donnée aux images et au texte
permet d'entendre le double sens de cette nouvelle manière d'écrire le monde,
au delà de la visée créatrice et réflexive.
Coup
de cœur
Paolina
Miceli
Un
enfant a besoin de nourritures intellectuelle, morale et physique, son esprit
se nourrit d'idées et il est de notre ressort à nous parents de lui offrir un
terrain d'études riche et généreux.
J'ai été véritablement enchantée de rencontrer l'éditrice Chloé Mary, elle
porte en elle cet amour pour la Littérature, celle avec un grand L, celle qui
ne devrait jamais être convenue, qui est riche en sentiments, sensations et
parfois même déstabilisante.
La
collection Polynie a offert aux jeunes lecteurs, des textes exigeants, drôles
ou bouleversants et je suis désolée de la voir s’éteindre après ce dernier
roman, excellent, qu'est La chose du MéHéHéhé, de Sigrid Baffert,
merveilleusement illustré par Jeanne Macaigne.
Ce
roman je l'ai lu dans mon bain, comme une plongée dans son élément principal, l'océan.
À peine quelques lignes lues et voilà que je le récitais à haute voix. C'est là
toute la puissance d'un texte bien écrit, les mots s'emparent de vous, ils vous
envahissent et se manifestent, on ne peut s'empêcher alors de les faire vivre.
Sigrid
Baffert a une grande qualité, elle possède une plume vivante, elle vous
embarque dans son monde, vous fait sourire tout en vous montrant délicatement
la triste réalité des choses et sa dernière phrase, si modeste et pourtant si
puissante, résonne encore dans votre esprit, bien après que le livre soit fini.
Je
ne veux pas vous en faire un résumé, vous pouvez le trouver facilement sur le
site des éditions MeMo , je veux juste vous inviter à le lire et à
l'offrir.
Ma
fille, elle qui hésitait à le lire, l'a finalement dévoré. Elle aussi a eu
envie de m'en lire des passages et s'est finalement exclamée: "tu avais
raison maman, ce livre est magnifique !".
Oui
la belle littérature est magnifique, elle vous emmène là ou aucun voyage ne
pourra jamais vous emmener, au coeur des hommes.
Quelle
tombée de rideau ! Merci pour cet incroyable voyage littéraire, merci d'avoir
réveillé mon amour pour la littérature, lui qui était dormant depuis quelques
temps.
Et
bravo à tous pour ce travail, ce pari fou, non ce n'était pas rien, au
contraire ce fut tout.
Petite
Fleur Loves Books
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©Jeanne Macaigne |
La
Chose du MéHéHéHé, c’est le petit dernier de la collection Polynie… Et c’est
tout simplement dé-so-pi-lant ! Je crois n’avoir jamais été déçue par
cette collection.
Saï,
Mo et Vish, trois pieuvres aventureuses, viennent de trouver une Chose
bien étrange, qui flotte à la surface de la mer. Et pourtant, des choses
bizarres, elles ont l’habitude d’en voir ; des choses qui tombent du ciel
tous les quatre matins qui finissent par tapisser le fond de la mer. Des choses
rondes, carrées, tordues, du plastique, des tiges… des crachats
noirs déversés sur leurs têtes. Mais cette Chose-là est différente. Elle a
des rayures rouges et blanches ; elle est dure comme un coquillage géant d’un
côté et molle comme des algues brunes de l’autre. Et cerise sur le gâteau,
cette Chose est aussi grosse que Krakenko, l’orque ogresse !!
Un Tcha-kou-tcha
d’urgence s’impose. Les pieuvres filent rassembler la communauté
d’anémones albinos, oursins bicéphales, méduses mercureuses, poissons
velus, crevettes bouffies, huîtres huppées, concombres de mer et
autres créatures farfelues des fonds marins, afin de débattre du pourquoi du
comment de cette Chose. Ils décident de consulter le Grand Bras-Ma… Et si
cette Chose venait tout simplement du MéHéHéHé…?
Les
dessins de Jeanne Macaigne m’ont conquise : tout simplement sublimes,
parfait contraste entre les bestioles colorées et l’obscurité des
fonds marins – une très belle palette de couleurs. Les illustrations se
marient à merveille avec l’écriture de Sigrid Baffert et nous propulsent
immédiatement dans son univers déjanté et pétri d’un humour comme je les
aime. J’ai aimé découvrir ce monde à travers les yeux d’une faune
sous-marine attachante et insolite – et tous ces néologismes
croustillants !
Ce
petit roman est un concentré d’humour et d’imagination fertile.
C’est désopilant et savoureux à souhait. Un roman
jeunesse intelligent et engagé puisqu’il choisit d’aborder
la question écologique en réinventant le point Nemo…
« Croyez-moi,
qui dit humain quelque part, dit début des emmerdements. »
Les
livres de Folavril****
Quel
plaisir de retrouver l’écriture de Sigrid Baffert, tant apprécié avec Krol
le fou puis plus tard avec La marche du Baoyé, cette auteure est
talentueuse, elle joue avec les mots comme on joue de la flûte, c’est
enchanteur !
Elle
nous surprend à chaque parution. Après la marche dans le désert brûlant, la
plongée dans les tréfonds de l’océan. On s’enfonce sans couler, dans l’eau
claire, on danse au creux des vagues, on danse au rythme des phrases, et on
quitte à regret cet univers aquatique, on le quitte en se disant qu’on y
reviendra.
Cette
histoire est enlevée, drôle, mais elle traite d’un sujet important : les
déchets spatiaux que les humains envoient au fond de l’océan. Trois mignonnes
petites pieuvres tentent de découvrir quelle est la chose qui flotte à la
surface de l’eau alors que d’ordinaire, les morceaux qui tombent du ciel
s’enfoncent toujours dans la mer.
Des
personnages fous, des idées folles, une Chose mystérieuse, tout cela amplifié,
et même magnifié par les illustrations extraordinaires, colorées, pleines de
détails de Jeanne Macaigne et on se laisse prendre au jeu avec un bonheur
indicible. De la fantaisie intelligente ! Tout ce que j’aime !
Un
petit bijou pour les enfants (et leurs parents, leurs grands-parents,
leurs oncles et tantes, bref ! tous les adultes qui aiment l’excellente
littérature jeunesse, pleine de références juteuses) à partir de 9 ans. Une
chose est sûre, mes élèves vont avoir droit à déguster ce petit bijou.
Le
blog de Krol
« –
La Chose du MéHéHéHé. He he !
–
Fais voir ? Mé-Hé-Hé-Hé. Ah oui. MéHéHéHé !
–
Tu nous le liras Maman ? Ça a l’air drôle.
–
Ça pourrait faire peur, aussi, regarde la couverture. Moi, je trouve qu’elle a
l’air inquiétante.
–
Je maintiens que ça a l’air drôle, ce titre ! Très drôle, même !
–
Effrayant, plutôt.
–
Peut-être les deux à la fois ? »
Vous
comprendrez bien qu’on ne pouvait pas en rester là ! Et comme nous avons
la chance abyssale d’avoir reçu cette pépite en avant-première, nous n’avons
pas tergiversé longtemps et avons plongé la tête la première dans le nouveau
roman de Sigrid Baffert. Enfin, plus exactement, « au beau milieu du grand
ventre bleu de la mer, loin, très loin de toute terre, loin, très loin de toute
île ou de tout atoll ». Vous pensez peut-être que la vie dans ce monde
d’algues, de crustacés et autres céphalopodes, ce n’est pas la mer à
boire ? Et bien, vous vous fourrez le doigt dans l’œil ! Entre
la terreur semée par un prédateur dont le seul nom suffirait à vous glacer le
sang, la pluie d’objets hétéroclites qui s’abat continuellement sur l’océan et
la joyeuse pagaille qui ondule et glougloute à l’abri des coraux, ce n’est pas
vraiment le calme plat. Alors le jour où surgit une chose pas comme les autres
qui flotte mystérieusement à la surface, c’est la goutte qui fait déborder le
vase. L’heure est grave, et il se pourrait même que la chorégraphie du
Tcha-kou-tcha, la danse de flati-fluti et l’invocation du grand Crusticé ne
soient pas à la hauteur de la situation…
Les
romans de la collection Polynie parviennent à chaque fois à me surprendre.
Celui-ci est une déferlante de tout ce que nous adorons : beaucoup de
fantaisie et de péripéties, des personnages désopilants (dont trois petites
pieuvres qui ne sont pas vraiment du genre à se noyer dans un verre d’eau), un
texte espiègle qui joue avec les mots, les fait onduler et les entrechoque pour
notre plus grand plaisir. Le tout est sublimé par les illustrations de Jeanne
Macaigne qui fourmillent de détails fascinants, souvent teintés d’une ironie
réjouissante.
« Et
si on lançait un référendum ? »
Comme
dans d’autres romans de la collection (voir ici et là par
exemple !), le registre est celui de la fable, mêlant fantaisie,
réflexions philosophiques et clins d’œil à l’actualité la plus brûlante :
comment les humains et leurs manies envahissantes peuvent-ils bien être perçus
du fond le plus lointain des océans ? Comment réagir face à une menace
potentiellement fatale ? Comment arbitrer entre prudence et envie
d’assouvir sa curiosité, entre raison et superstitions ? Faut-il décider
d’avoir peur ? Ou se refermer comme une huître ? Une réponse musclée
ne serait-elle pas plus sûre ? On rit beaucoup, mais souvent jaune. La réflexion
sur les dégâts infligés par l’Homme à la nature est subtile, mais fait
densément écho à nos préoccupations et lectures récentes, notamment
l’album Sur mon île, de Myung-Ae Lee.
Un
roman drôle, intelligent et très original que je brûle de faire découvrir à
toutes les petites crevettes de notre entourage !
Un
grand merci à l’autrice pour sa jolie dédicace. C’est le cœur serré que je
remercie également de tout cœur Chloé Mary et MeMo pour cette lecture – et tant
d’autres ces derniers mois ! Des textes qui nous ont apporté des heures
inoubliables d’émerveillement et d’échanges. Dont la saveur prend déjà le goût
des meilleures madeleines de l’enfance…
« Elle
n’avait pas de dents comme Krakenko, non, c’était même à se demander si elle
avait une bouche. Pourtant Saï eut la sourde intuition que ce non-crustacé
tombé du ciel à l’apparence inoffensive était une source inépuisable de
calamités. »
« –
Ça sert à rien de se cramer les branchies à foncer comme des turbots,
lâcha-t-elle. Elle nous suit pas, la grosse Krakenko.
Saï freina brusquement et se retourna à son
tour.
–
Ça alors, on ne l’intéresse pas, dit Saï, sidérée.
–
C’est presque vexant, ajouta Mo. »
L’île
aux trésors
Chloé
Mary nous avait raconté qu’une polynie est un trou dans la glace qui permet de
respirer, d’avoir de l’oxygène, exactement ce que sont ces livres. Je voulais
juste souligner son édito de présentation des polynies dans les Nouvelles de
Polynies du printemps 2018 : elle parle des lecteurs, elle nous parle et
elle parle à vous : « Aujourd’hui, vous êtes les destinataires
secrets des bouteilles jetées à la mer par ces auteurs de romans. Nous aimons
l’idée que vous allez les trouver. C’est désormais votre lieu, votre lieu en
commun » parce qu’elle dénonce des lieux communs un peu auparavant, et
justement, je parle de Chloé Mary comme si elle était l’autrice de tous ces
livres, là le dernier il s’agit de La
Chose du MéHéHéHé. Je ne vais pas vous dire ce qu’est le MéHéHéHé parce
qu’il faut le découvrir, mais c’est vraiment quelque chose de réel et de très
drôle aussi, de Sigrid Baffert, des illustrations de Jeanne Macaigne et donc on
est chez MeMo. Jeanne Macaigne qui avait déjà fait les illustrations de Milly Vodović de Nastasia Rugani. Là on va
se retrouver presque à la surface de l’océan mais sous l’eau avec Mo, Saï et
Vish, trois pieuvres qui ont vu un truc vraiment bizarre, une Chose comme elles
appellent ça, une Chose à la surface de l’eau qui est assez inhabituelle. Juste
pour vous montrer le ton - je suis toujours émerveillée par ces textes, par
cette originalité, c’est des choses que moi je ne lis nulle part ailleurs,
surtout pour cet âge-là -, l’auteur dit : « Au-dessus de leurs têtes,
la Chose flottait comme un malentendu à la surface de l’eau ». Ça commence
comme ça. Moi, je trouve ça extraordinaire. Et donc elles vont ameuter
évidemment le peuple de l’océan avec les calamars, différents coquillages, des
poissons pour découvrir ce qu’est cette Chose-là, c’est très intriguant :
est-ce que c’est de la même espèce que Krakenko, l’énorme orque qui les bouffe
tous les quatre matins ? est-ce qu’elle est agressive, etc. ? Je ne
vous en dis pas plus. Par contre, à la fin on découvre qu’il existe – et
j’adore apprendre des choses lorsqu’elles sont reliées au réel, lorsque ces
choses si belles, si magnifiques sont reliées au réel – il existe un lieu dans
l’océan le point Nemo, point le plus éloigné des terres où on a jeté tous nos
détritus, nos déchets, spatiaux. Ces trois pieuvres adorables vivent dans le
point Nemo et s’est développée une espèce de faune autour du point Nemo. Je ne
vous en dis pas plus. Je vous en dis juste un peu plus sur les illustrations
qui sont absolument somptueuses. C’est magnifique. Ce petit livre, c’est un
tout. C’est un régal des yeux, un régal des oreilles, un régal pour le cerveau,
c’est un vrai massage de cerveaux et en plus on apprend plein de choses.
L’autre
radio, Onlikoinou Simon Roguet Véronique Martin
Derrière
ce titre énigmatique, qui fleure bon les antipodes, se cache une pépite. Une
pépite artistique, cocasse, écologique, poétique.
Voilà
un livre qui décoiffe, qui échevelle, écrirait son auteur, Sigrid Baffert.
Son
« appétit d’imaginaire », selon ses propres termes, propose à ses
jeunes lecteurs une histoire étrange et belle qui s’annonce d’emblée bien
mystérieuse.
L’entrée
dans le roman ne comporte pas de mots, seulement des images, d’éloquentes
images de naufrage et de fonds marins.
Le
sujet étant ainsi abruptement lancé, le lecteur plonge aussitôt dans
l’aventure.
L’affaire
peut effrayer : les textes évoquent un monde totalement inconnu, les
illustrations confirment une absolue perte de repères.
Mais
l’heure n’est pas à la tergiversation, le lecteur se trouve rapidement mêlé à
la conversation tenue par un trio d’êtres bavards et affublés de prénoms
hors norme. Ce sont, on l’apprend vite, trois pieuvres.
Mouvantes
et filantes, curieuses et intelligentes, elles ont l’aspect, selon
l’illustratrice Jeanne Macaigne, excusez du peu... des Trois Grâces !
Il
faut au moins cela pour entraîner sans façon le lecteur-plongeur-auditeur dans
l’Antre qu’elles occupent avec toute une bande de squatteurs de la même eau.
L’endroit
est surprenant mais protecteur. Les prédateurs, tenus à bonne distance, il fait
office de cocon. Le lecteur peut enfin reprendre souffle et quiétude. Il peut
même se laisser aller à l’admiration de ballets aquatiques exécutés par les
habitants du lieu.
Il
est donc devenu en quelques pages lecteur-plongeur-auditeur-spectateur.
De
là à lui rajouter une casquette, celle d’acteur, il n’y a qu’un pas...
Un
pas qu’il va franchir en s’immergeant dans cette captivante histoire, pleine de
suspense.
L’univers
dans lequel l’auteur l’invite est d’une grande richesse littéraire. Le registre
de langue est tantôt soutenu, tantôt courant, teinté de familier, souvent un
mélange détonnant et amusant des trois. Le lexique est abondant, nuancé,
ciselé. Les mots, connus ou inconnus, existants ou inventés, appellent au jeu :
jeux de mots, jeux de sens, jeux de sons.
Les
illustrations, foisonnantes, vives, drôles, expressives, sont de véritables
tableaux.
Textes
et illustrations se confortent, se répondent et permettent une compréhension
différenciée selon l’âge et la sensibilité des lecteurs
Les
tout jeunes verront par exemple sur la couverture de drôles de petites
bestioles dans un endroit bizarre. D’autres plus avertis penseront à Vingt
mille lieues sous les mers, les plus expérimentés percevront peut-être
l’inspiration de Botticelli faisant naître sa Vénus...
Un
livre pépite, nous persistons et signons... De quoi rajouter une casquette
supplémentaire à notre lecteur-plongeur-auditeur-spectateur-acteur :
celle de pêcheur de perles !
Encres
vagabondes, Catherine Arvel
Trois
jeunes pieuvres découvrent à la surface de la mer une Chose : c'est gros
et ça ne coule pas. Chacune, en fonction de son caractère, commente et décrit
cette Chose. Elles ont déjà vu, ces trois pieuvres, des choses crachées par le
ciel, de formes rondes, coniques, tordues, toujours à moitié digérées ou
brûlées; mais une Chose comme celle-ci, dure comme un énorme coquillage d'un
côté et mou comme des algues de l'autre, et vivante, ça jamais ! Il faut
prévenir les autres habitants des lieux, cela mérite au minimum un
Tcha-kou-tcha d'urgence ! La Chose est-elle aussi glouton que le Krakenko,
l'orque ogresse ? Faut-il entrer en contact avec elle ?… Sigrid
Baffert nous offre un joli texte tout en rythme avec des passages drôles et
croquants qui invitent à réfléchir sur la manière dont on considère ce que l'on
ne voit pas. Ce roman est ponctué de magnifiques illustrations de Jeanne Macaigne
dans les tons vert bleu où fourmillent les détails sous-marins réels ou
imaginaires. Un dernier roman de la collection Polynie, à découvrir comme un
grand ou à lire à voix haute, en famille et entre amis.
Sorcière du jour, Librairie La Marmite à Mots
#
LE PÔLE D’INACCESSIBILITÉ #
Le
quotidien des trois poulpes 🐙 🐙 🐙 Mo, Saï et
Vish est troublé par un truc bizarre tombé du ciel. Sigrid Baffert nous
immerge dans les fonds marins et nous invite à regarder autrement à la surface.
Elle brode avec malice le revers d’un événement scientifique majeur de la
conquête spatiale et nous alerte en passant sur la préservation des océans. Un
roman drôle au point de vue original remarquablement illustré par la
talentueuse Jeanne Macaigne à lire à partir de 9 ans.
Librairie
Récréalivres
Le
petit dernier de la collection Polynie chez MeMo. C’est encore une fois une
réussite, à lire et à regarder en écoutant la mer 🌊
Librairie
Au chien bleu
Des
lectures drôles, belles, poétiques, et azimutées, à visiter tout.e seule.e ou
accompagné.e !
La
Régulière
En
accord avec la météo, je reste dans l'élément liquide cette semaine.
Voici
un récit dans lequel je me suis laissée carrément emporter. C'est qu'il s'en
passe des choses sous la mer !
Le monde marin est en émoi : une chose est apparue à la surface de l'eau. Trois
pieuvres inséparables, Mo, Saï et Vish l'ont découverte avec un mélange de
curiosité et de peur. Et si elle avait une petite faim ? Comme Krakenko,
l'orque qui terrorise les profondeurs.
Il faut en avertir les habitants de l'Antre, toute une colonie d'animaux marins
qui ont tous un avis sur la question. On finit par se mettre d'accord : Le
Grand Bras-Ma a peut-être une solution...
Quelle tonicité dans ce roman ! Récit à la fois légendaire et réaliste, il pose
la question de l'écologie vue par ceux qui subissent les effets de l'homme
en-dessous. J'ai adoré les dialogues, la curiosité, l'envie de comprendre, le
bon sens de ces animaux marins plein de ressources imaginatives. Il pose aussi
des questions essentielles : Faut-il toujours avoir peur de l'inconnu ? Comment
l'humain est-il perçu dans les abysses ? Ne pas rester à la surface des choses
mais tenter de comprendre ce qu'on ne voit pas, voilà ce à quoi nous invite ce
récit.
Comme toujours dans la collection Polynie, ce texte de Sigrid
Baffert mêle plusieurs regards : réflexion philosophique, humour dans les
jeux de mots, entraide du petit peuple marin qui s'essaie à la démocratie (et
auquel on s'attache instantanément) , problème de société actuel et infiniment
de poésie dans un écrin d'illustrations de Jeanne Macaigne absolument
époustouflantes dans les coloris, dans les perspectives, les mille détails
parfois saugrenus à observer.
Le tout donne un roman réjouissant et profond (sans jeu de mots) à la qualité
littéraire et graphique luxuriantes, à la chute épatante qui vous fera éclater
de rire...et acquiescer !
Méli-Mélo
de livres
Sigrid
Baffert signe une fable sur la relation (et le manque de communication flagrant !)
entre l’homme et la nature, délicieusement illustrée en couleur par Jeanne
Macaigne. Une chose du Méhéhé («un condensé courtois du
Monde-d’En-Haut-Et-Hors-d’Eaudes-Humains-Emmerdeurs ») flotte au-dessus du
point Némo : le lieu des océans le plus éloigné de toute terre émergée, là
où les hommes jettent leurs déchets spatiaux. La chose à rayures blanches et
rouges, dont la matière reste indéfinie, suscite la curiosité de l’ensemble de
la population des fonds marins, depuis les poulpes jusqu’aux anémones de mer.
En effet, c’est bien la première fois que la chose qu’on leur envoie contient…
un être humain !
Bibliotheca
Jeunesse
Autour
d’une drôle de chose tombée du ciel dans le bleu de la mer, Sigrid Baffert
tricote avec humour et poésie un conte délicatement philosophique illuminé par
les illustrations joyeusement flippantes de Jeanne Macaigne. À partir de 9 ans.
On
ne sait si ce sont les illustrations qui entraînent les phrases ou les mots qui
inspirent le ballet des dessins, tant est fluide et fécond le jeu texte/images.
La couverture invite d’emblée à plonger dans l’aventure : trois petites
pieuvres, de dos, regardent le monde extérieur à travers une sorte de fenêtre
qui ouvre sur l’immensité du ciel et de la mer. On est « au beau milieu du
grand ventre bleu de la mer, loin, très loin de toute terre, loin, très loin de
toute île ou atoll ». En compagnie de Saï, « pieuvre méticuleuse et
rigoureuse », de Mo, curieuse et intrépide, et de Vish, légèrement handicapée
depuis qu’elle a ingéré par mégarde « un objet singulier qui traînait par
là ». Et il en traîne beaucoup des objets à cet endroit-là du bleu de l’océan,
depuis que les hommes ont fait de ce « point Nemo » le lieu où ils jettent
leurs déchets spatiaux.
C’est
peu dire que la plongée qui va suivre est un enchantement. Sigrid Baffert
déploie une fantaisie à la Lewis Carroll, mêle humour et poésie, joue avec les
mots avec une formidable espièglerie et tricote des dialogues comme au théâtre,
aussi piquants que savoureux. Jeanne Macaigne compose de son côté une symphonie
de bleus où évolue de multiples personnages que mille détails rendent
mystérieux, désopilants autant qu’étranges : des générations de vie là où
s’entassent les déchets de l’industrie des hommes ne sont pas sans
conséquences. C’est drôle, joyeux et légèrement flippant.
Au
fond du fond de la mer, tout un peuple est ainsi réuni dans une sorte d’agora
appelée « l’Antre », cachée dans une cicatrice de corail. Anémones
albinos, oursins bicéphales, baudroies cyclopes, méduses mercureuses, poissons
velus, crevettes bouffies, homards chromés, entourent les trois petites pieuvres.
L’heure est grave car celles-ci ont vu, au-dessus de leurs têtes, une «
Chose » pas comme les autres flotter à la surface de l’eau. « C’est
une sorte de coquillage géant sauf que ce n’est pas un coquillage géant, on
croit bien que c’est vivant dedans mais on ne sait pas si c’est vraiment vivant
», témoigne Mo dans le fouillis de ses émotions. Une Chose aussi grosse
que Krakenko, l’orque « dont les angoisses ravageuses n’avaient d’égal que
l’appétit d’ogresse », responsable, d’aussi loin que porte la mémoire,
de « sanglantes catastrophes ».
Quelle
est donc cette Chose tombée du ciel ? Et comment les petites pieuvres, aidées
par le Grand Bras-Ma, le poulpe yogi qui a vu bien du pays, vont-elles résoudre
le mystère ? Voilà l’objet de ce conte de haute fantaisie et de discrète
philosophie qui vous fera nager loin, très loin dans l’inconnu.
Télérama,
TTT, Michel Abescat
Une
chose étrange vient de tomber du ciel. Un truc blanc et rouge à la forme
bizarre qui se met à flotter à la surface de l'eau. De quoi susciter la
curiosité des petites pieuvres Mo, Saï et Vish. Elles vont venir flairer
l'inconnu et s'apercevoir que l'objet non identifié n'est pas sans vie, bien au
contraire : le couvercle finit par s'ouvrir pour laisser passer un personnage à
la grosse tête, sans bouche et à quatre membres. La surprise est trop
importante pour que le trio n'en informe pas l'assemblée des autres habitants
des fonds marins : anémones albinos, crabes cornus et crevettes bouffies. Mais
c'est le Grand Bras Ma qui leur fournira la solution : la chose provient du
MéHéHéHé ou, autrement dit, du
Monde-d'En-Haut-Et-Hors-d'Eau-des-Humains-Emmerdeurs. Tout est dit !
Sigrid Baffert, appuyée par les chaudes illustrations de Jeanne Macaigne, offre
un roman jeunesse sur la confrontation de deux mondes. Celui des fonds marins
accueillant à ses corps défendants la déchetterie du ciel. Car le lieu de ce
conte aussi écologique qu'édifiant s'appelle Nemo, là où à l'abri des regards
du monde, les humains balancent leurs déchets spatiaux. Un nom trompeur pour
une triste réalité. La fiction permet à l'autrice de trouver un biais féerique
pour en parler et offrir à ses petits (et gros) animaux aquatiques, une voix
curieuse et sage. Une façon belle et intelligente d'aborder le sujet pour
ouvrir la connaissance.
Enfantipages,
Clémentine
L'une
des plus belles nouveautés de la rentrée! Ce roman de Sigrid Baffert. Tout y
est fort: histoire, personnages, thèmes, illustrations... et cette langue riche
et fabuleuse!!!
Pour les jeunes lecteurs qui maîtrisent déjà ou en lecture aux 6 ans et plus qui
en veulent!
Magnifiquement illustré par Jeanne Macaigne
Du
grand art!
Le
Port de tête, Katia Courteau-Pairoux
Mo,
Saï et Vish observent une grosse chose ronde qui flotte à la surface de l'eau.
D'habitude, les objets de cette grandeur coulent… Ce phénomène inhabituel
alerte les trois pieuvres qui pratiquent un « Tcha-kou-tcha » (une danse
sémaphorique) d'urgence. Rapidement, « les baudroies cyclopes, la meute de
méduses mercureuses et quelques poissons velus » s'ajoutent à d'autres
créatures marines et forment un cercle autour des trois céphalopodes pour
les écouter raconter leur étrange découverte. Une délégation est aussitôt
formée pour aller étudier ce coquillage géant qui renferme quelque chose de
vivant et fait penser à l'orque Krakenko, ennemi juré de ces habitants des
profondeurs. Et c'est ainsi que les exploratrices Mo, Saï et Vish font
connaissance avec le Méhéhéhé (le
Monde-d'En-Haut-Et-Hors-d'Eau-des-Humains-Emmerdeurs).
Sigrid
Baffert s'inspire du point Nemo – là où les hommes jettent leurs déchets
spatiaux – pour évoquer, d'une plume inventive, différentes questions
liées à l'écologie mais aussi à la démocratie et à la solidarité. En donnant la
parole aux mollusques et aux poissons, l'auteure inverse les rôles. Aux hommes
alors de répondre à la question : peut-on utiliser l'océan comme poubelle
?... Les illustrations de Jeanne Macaigne véritables tableaux sous-marins
habités par des créatures multiformes, subliment ce court récit qui allie
qualité littéraire et graphique.
Ricochet,
Emmanuelle Pelot
Coup
de cœur Librairie La Virevolte
Pas
si pacifique, l’océan immense et bleu! Ses fonds sont en effet sans
dessus-dessous depuis qu’à la surface, une chose étrange s’est posée. Mo, Saï
et Vish, les trois pieuvres découvreuses de l’objet non identifié, venu tout
droit du firmament, sont à la fois stupéfiées apeurées et excitées. Car ce truc
aux rayures blanches et rouges, dur autour et mou dedans, et qui de surcroît ne
coule pas, elles n’en ont jamais vu! Fréquemment le ciel crache des choses,
mais aucune ne flotte ainsi. Impassiblement, les divers détritus tombent
toujours à pic dans le gouffre sous-marin, sous le regard impuissant de sa
population marine… Donc, cette chose rouge et blanche est un mystère. Un
mystère flottant et remuant. Car cette chose bouge… Fissa, les poulpes
rejoignent les profondeurs et lancent un Tcha-kou-tcha de circonstance –
urgence oblige -. La faune ainsi rassemblée dans l’Antre tient conseil : on
discute, on réfléchit, on pèse le pour et le contre, on tergiverse. Finalement
on décide de s’en remettre à la sagesse et aux lumières du Grand Bras-Ma,
l’incommensurable calamar. Et voilà qu’il se met à parler du MéHéHéHé –
Monde-d’En-Haut-Et-Hors-d’Eau-des-humains-Emmerdeurs -…
Une
fascinante plongée dans les fonds marins, confrontés malgré eux, au fond humain
– pas si bon -. Un texte fourmillant de trouvailles et des illustrations
fantasmagoriques.
Les
mots de la fin
C’est
l’histoire du « plus gros grain de sable que la Terre ait jamais
porté ». Une histoire où la plume subtile et poétique de Sigfrid Baffert
embrasse les illustrations chimériques de Jeanne Macaigne.
La
Courte Échelle
Le petit dernier de la collection Polynie chez MeMo. C’est
encore une fois une réussite, à lire et à regarder en écoutant la mer 🌊
Librairie Au chien bleu
|
©Jeanne Macaigne |
La
Chose du MéHéHéHé
Sigrid
Baffert
Illustrations
de Jeanne Macaigne
Polynie