À Adam, de retour pour les vacances,
Brest n’a pas grand-chose à dire. Toujours au loin les grues du port, plus
près, entre les toits des maisons, le même morceau d’océan, plus près encore le
pavillon familial en un décor inchangé, avec au centre cette drôle de licorne
maternelle, en manteau gris cintré, échappée de son zoo mental.
Ici, il faudra fuir les heures qui se
trainent, comme Adam sèche les cours de son école de graphisme, comme la vie se
débrouille sans enthousiasme.
Hors cadre, pourtant il y a des braises
sonores sous les cendres. Emballé dans du plastique, un paquet de lettres fait
résonner la voix de son père volatilisé et bel et bien définitivement disparu.
L’ami télépathe, Jack-Nathan, ce géant de deux mètres, qui derrière ses Ray-Ban
traque ces pauvres canards de surfeurs, avant de bouffer du sable et de
s’évader de nouveau, exhorte Adam à arrêter de confesser les pop-corn et à se
tirer loin de son petit enfer de grâce et d’oubli. Et il y a la vie enregistrée
en sa plus infime sonorité déglinguée par Aeka, aussi furieusement allumée que
Jack, les mots brûlants de Katel, les bouffées d’enfance.
Tout parle en fait. Maintenant, c’est à
Adam de raconter.
Surf de Frédéric
Boudet
Couverture de
Brecht Evens
Grande Polynie,
MeMo
En librairie le
22 août